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Brian De Palma

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Brian Russell De Palma nait le 11 septembre 1940 à Newark dans l’État du New Jersey. Il est le fils d'Anthony DePalma, un chirurgien orthopédiste d'origine italienne et de Vivienne (née Muti), femme au foyer. Il grandit ensuite à Philadelphie en Pennsylvanie puis dans le New Hampshire. Il fréquente des écoles protestantes ou quakers, dont la Friends' Central School près de Philadelphie2.

Brian De Palma grandit dans l'ombre de son frère aîné Bruce, qui est un brillant scientifique adulé par la famille. Adolescent, Brian remporte cependant un concours grâce à un mémoire sur « l'application de la cybernétique aux équations différentielles »1. Il s'inscrit ensuite à l'Université Columbia à Manhattan.

Très marqué par le film Sueurs froides d'Alfred Hitchcock, il découvre le monde du cinéma durant ses années universitaires1. Il fréquente alors l'université d'arts libéraux Sarah Lawrence College. Au début des années 1960, il s'achète une caméra 16 mm et réalise plusieurs courts et moyens métrages, dont le remarqué Woton's Wake en 1962 avec William Finley1.

L'année suivante, il tourne son premier long-métrage, The Wedding Party, avec des camarades du Sarah Lawrence College et Robert De Niro. Le film ne sortira dans les salles américaines qu'en 1969. Entre temps, De Palma tourne le très confidentiel Murder à la mod qui sort dans une salle new-yorkaise en 1968, et retrouve De Niro dans Greetings (1968), satire sur la Guerre du Viêt Nam. En 1970, De Niro reprend son personnage Jon Rubin de Greetings dans Hi, Mom!. Très influencé par la Nouvelle Vague, il expérimente beaucoup notamment dans le documentaire Dionysus in '69, entièrement en split screen.

C'est à cette époque qu'il se lie d'amitié avec plusieurs réalisateurs en herbe qui deviendront l'emblème du Nouvel Hollywood, parmi lesquels Francis Ford Coppola, Martin Scorsese, George Lucas ou Steven Spielberg.

Grâce au succès de Greetings, le jeune réalisateur est engagé par Warner Bros. pour diriger Attention au lapin (Get to Know Your Rabbit qui sort en 1972. Mais le tournage est une épreuve difficile pour Brian De Palma qui se fera même virer de l'équipe de tournage et n'aura plus aucun contrôle sur le montage3. Il accède malgré tout à la reconnaissance avec son film suivant, Sœurs de sang, qui sort en 1973. Avec ce thriller horrifique, il développe certains de ses futus thèmes fétiches : le double et le voyeurisme (plus tard présents notamment dans Body Double, 1985). Ses films truffés de références lui valent alors le qualificatif de cinéaste postmoderne1.

En 1974, c'est la consécration avec Phantom of the Paradise, adaptation rock du Fantôme de l'Opéra de Gaston Leroux, qui obtient notamment le Grand Prix au Festival international du film fantastique d'Avoriaz 1975. Après les deux films fantastiques Carrie au bal du diable (1976) et Furie (1978), il tourne des thrillers plus psychologiques, dont le mélange de sexualité et de violence devient sa marque de fabrique. Ce « cycle » débute en 1978 avec Obsession, très influencé par Sueurs froides[réf. souhaitée]. Il poursuit cette direction avec Pulsions en 1980, avec Angie Dickinson, Michael Caine et sa femme de l'époque Nancy Allen. Alors qu'il est pressenti pour diriger Flashdance, il réalise un nouveau thriller intitulé Blow Out4, qui est une sorte de « remake-hommage » à Blow-Up de Michelangelo Antonioni5. Dans ce film sorti en 1966, un photographe de mode prend une banale photographie. Au tirage, il découvre un détail intrigant : un agrandissement révèle apparemment, au fond de l'image, un revolver sortant des feuillages… De Palma conserve la trame en changeant quelques détails : John Travolta incarne Jack Terry, un preneur de son, qui assiste et enregistre un « accident » de voiture. Il poursuivra son « cycle double & voyeur » avec Body Double qui sort en 1984.

En 1983, il renoue avec le film noir avec Scarface, remake du film éponyme de Howard Hawks sorti en 1932. Dans ce film écrit par Oliver Stone, Al Pacino incarne le personnage de Tony Montana, qui marquera de nombreuses générations6. Il reste ensuite dans l'univers des gangsters avec la comédie Mafia salad qui sort en 1986 aux États-Unis mais pas en France. Il renoue cependant avec le succès en 1987 avec Les Incorruptibles, où il retrouve également Robert De Niro, dans la peau d'Al Capone. Ce film révèle notamment Andy Garcia et est l'un des premiers succès public de Kevin Costner. Sean Connery décroche quant à lui l'Oscar du meilleur acteur dans un second rôle lors de la 60e cérémonie des Oscars.

Les années 1990[modifier le code]

En 1989, il change de registre avec le film de guerre Outrages, d'après le roman Casualties of War de Daniel Lang qui relate le viol et le meurtre d'une jeune paysanne vietnamienne en 1966 par des soldats américains. Il y dirige de jeunes acteurs en vogue : Michael J. Fox et Sean Penn. Mais le film ne rapporte que 18 671 317 $ aux États-Unis pour un budget 25 500 000 dollars. Son film suivant, Le Bûcher des vanités, connait le même sort en 1990. Avec son budget de 47 millions de dollars, le film est l'un des plus grands échecs de la Warner avec seulement 15 691 192 dollars de recettes américaines, malgré la présence de stars comme Tom Hanks, Bruce Willis, Melanie Griffith et Morgan Freeman. Il revient alors au thriller avec le plus modeste L'Esprit de Caïn en 1992, dans lequel John Lithgow incarne un père de famille schizophrène.

En 1993, il retrouve Al Pacino dans L'Impasse. Ce film noir rencontre un franc succès critique et public totalise notamment 63 848 322 $ de recettes mondiales pour un budget d'environ 30 000 000 $. En revanche, le film ne rencontre pas le succès dans les salles françaises avec seulement 274 966 entrées.

De Palma est ensuite sollicité personnellement par Tom Cruise pour réaliser Mission impossible, adaptation cinématographique de la série télévisée éponyme des années 1960-1970. Le film est un énorme succès international avec 456 478 184 de recettes mondiales. Tom Cruise reprendra alors plusieurs fois son rôle de l'agent Ethan Hunt.

Après ce succès mondial, il réalise le thriller complexe Snake Eyes, avec Nicolas Cage et Gary Sinise, qui sort en 1998.

Après le désistement de Gore Verbinski, Brian De Palma accepte de se lancer pour la première fois de sa carrière dans la science-fiction en 2000 avec Mission to Mars, inspiré d'une attraction éponyme des parcs Disneyland et par le projet Mars Direct de la NASA. Le film n'est pas très bien reçu par la critique et le public, tout comme Femme Fatale deux ans plus tard. En bon francophile, Brian De Palma tourne son film entre Paris et Cannes, avec de nombreux acteurs français autour d'Antonio Banderas. Malgré ces échecs, il revient au cinéma 4 ans plus tard avec le film noir Le Dahlia noir, adapté du best-seller éponyme de James Ellroy lui-même inspiré du meurtre d'Elizabeth Ann Short. Le film est éreinté par les critiques américaines et françaises et ne totalise que 49 305 248 $ de recettes dans le monde pour un budget de 50 millions de dollars!

En 2007, il réalise le film Redacted, sous la forme d'un documentaire. Ce film engagé, dénonçant le pouvoir médiatique et la manipulation des images, est selon lui le prolongement de Outrages. Malgré un Lion d'argent du meilleur réalisateur à la Mostra de Venise 2007, c'est un échec important pour Brian De Palma qui est de plus vivement critiqué dans son pays, notamment pour l'image qu'il présente de l'armée américaine.